ÇØÈÚ åÐå ÇáÕÝÍÉ


L’Islam et le despotisme politique
Par
Cheikh Mohammad El Ghazali

Résumé et présentation
Zeinab ABDELAZIZ

 
C’est le plus connu de mes livres, écrit lorsque j’ai attaqué le despotisme et la corruption de la gouvernance, sous le titre de « l’Islam et le despotisme politique »… C’était un des jours les plus importants de ma vie. Pour moi, ce fut un point d’élancement.
M. el Gh.

La première édition de ce livre date de 1949, en Egypte, en plein régime royaliste. Il se compose de huit chapitres, de longueur variée, ayant pour titre : Récolte amère ; Siège du mal ; Consultation et despotisme ; Religions et libertés ; Le Combat ; L’Esclavage ; Rayons de libertés ; Leçons du passé. Une courte introduction, et une conclusion un peu plus longue.

De cette courte introduction, une phrase particulièrement est à relever car elle représente l’expression-clé de l’œuvre : De tous les habitants de la Terre, les musulmans sont ceux qui ont le plus besoin de guides-pionniers, qui leur favorisent les moyens de la dignité pour éliminer les complots et les abus.

Récolte amère


Ce premier chapitre parle des pays de l’Islam, en cette époque et celles qui la précèdent directement, époques qui comportent une double mesure de souffrance : le poids de la présence de l’occident colonisateur, qui campe lourdement avec ses armées d’une forte densité ; et la traîtrise des gouvernants qui lui cèdent honteusement, forgeries et grandes corruptions y compris.

Il est étrange de voir comment les pays musulmans, qui n’ont pas été directement militairement colonisés ou qui sont cernés des frontières, à quel point la corruption y est beaucoup plus répandue. Comme si l’oubli était une des tares de nos peuples, et que nos ennemis en profitent pour renouveler leurs humiliations. Il est de mon devoir, dit le Cheikh, de troubler les tyrans en lançant un cri d’avertissement contre eux, en éclairant les victimes des conséquences de leur indolence et de leur inaction.

Sous le sous-titre de Religion et despotisme, l’auteur démontre comment l’Islam et le terrorisme sont deux contraires qui ne se joignent jamais, car les normes de l’islam dirigent l’être humain vers l’adoration de son Créateur, alors que la pratique du despotisme le mène vers un paganisme politique aveugle. Il est étrange de voir combien nombreux sont ceux qui travaillent sur le front islamique et qui ne se rendent pas compte à quel point les Constitutions et les lois viennent en second lieu après l’éducation morale et la conscience.

Mais le fait qu’elles viennent en second lieu n’empêche qu’elles soient en faveurs des opprimés, car il est impossible qu’elles soient en faveurs des despotes qui échafaudèrent leur gloire nonobstant l’humiliation des peuples. Car si la voix de la religion ne résonne point dans le combat pour la liberté, quand pourra-t-elle se faire entendre ?

Dans ce livre, je défends la cause de l’Islam, dit le Cheikh, et je condamne ceux qui sont négligeant à son égard, même parmi ses adeptes. Je voudrais que l’on sache, dans tous les groupes et toutes les Institutions islamiques que le service qu’ils rendent à leur religion ne sera agréé, dans la voie de la rectitude, s’ils ne comprennent parfaitement les droits de l’homme et comment assurer foncièrement sa défense.

L’expulsion des colonisateurs-voleurs est une obligation inéluctable pour chaque musulman, car le colonialisme a deux mâchoires : la corruption, à l’intérieure, et l’agression venant de l’extérieur. Et entre les deux mâchoires sont broyés les opprimés. Un coup mortel contre ces deux mâchoires portera secours à des milliers de suppliciés, à des milliers d’opprimés. C’est vers ce but magnanime que j’ai consacré ma vie. Car nul de nos jours ne peut fermer les yeux sur l’expansion de la corruption. L’occupant, ces anglais colonisateurs, se sont infiltrés dans toutes nos affaires, et chaque fois qu’une tentative de restauration commençait, ils s’empressaient de mettre les obstacles.

Lorsqu’après la première Révolution, en 1919, l’Egypte eut sa Constitution en 1923, l’occupant s’ingénia à perturber la vie parlementaire. Les infractions qui coexistaient à l’époque sont innombrables, à ne citer que : le procès des armes avariées ; l’immense explosion des munitions ; le trafic d’importation des armes, du désert occidental, durant la guerre de la Palestine ; les 12 condamnations d’importations de vivres exprimés ; le manque énorme de juridiction ; la dilapidation des fonds publics dans plusieurs ministères. C’est pourquoi les escadrons (Kataeb) des frères musulmans sont partis au front pour déblayer des tombes pour l’occupant qui intronisa tant de désastres.

La Jouvence de l’Islam a été renouvelée grâce à la jeunesse, et la patrie retrouva une part de sa confiance, alors que l’occupant se retirait en se demandant : comment se fait-il qu'il y ait encore ce genre de combattants plein de vie, dans ce pays, malgré le fait de l’avoir privé des leçons de courage, et avons remblayé le pays par toute sorte de tentations et de démoralisation ?

Tels sont les Kataeb musulmans qui ont combattu l’Angleterre, forte de sa force et de sa ferraille, secondée par l’Occident qui soutient son agression, face à cette jeunesse qui émigra au front, munie de sa religion et sa morale, quittant un monde de turbulence et d’impudence vers un lieu où campent ces colonisateurs- voleurs. C’est alors que j’ai saisi l’envergure du sacrifice, précise l’auteur, que nous assumons en envoyant cette jeunesse au front.

Fallait-il leur épargner la mort ? Mais Allah ne les Epargne point du Martyr, c’est bien Lui qui dit : « … Afin qu’Allah Voit ceux qui devinrent croyants, qu’Il Prenne des témoins d’entre vous – Allah n’aime point les injustes ». Car dans les grands combats, la moisson première se fait parmi cette élite de jeunes.

A ceux qui restent en arrière, incombe la tâche de purifier le front interne pour soutenir les combattants, et barrer chaque complot qui donne accès à l’occupant d’usurper les biens du pays, comme cela se passa des années durant sous le Traité de 1936, qui fut annulé.

Ce genre de Jihad, s’il est accomplit sincèrement, représente une participation effective avec les combattants, qui affrontent les Anglais, ces colonisateurs qui quittèrent leur pays avec l’intention d’humilier ceux qu’Allah A Ennobli, pour réduire à la misère ceux qu’Allah A Contenté, et éloigner cette nation de sa religion, avec l’aide de quelques pervertis. Ces Kataeb combattent les anglais parce qu’ils aspirent à la liberté, à la justice et à la vertu, car ils sont les adversaires de l’esclavage, de l’injustice et de l’ignominie, quel que soit le lieu où cela se passe, et contre toute personne qui y prend part. Telles sont les valeurs islamique qu’il faut renforcer et stabiliser dans la société musulmane.

Lorsque j’ai vu un soldat britannique mettre son pied sur la poitrine d’un ouvrier égyptien, et le battre férocement avec son fouet, j’ai tressailli de fureur, dit le Cheikh. Nous nous vengerons très bientôt de ces racailles. C’est pourquoi les buts pour lesquels combattent les Kataeb doivent demeurer et doivent être préservés, car nous combattons l’humiliation qui s’accabla sur nous, de la part de ces étrangers, et nous combattrons aussi toutes tentatives d’humiliation venant de leurs liges. La guerre contre l’occupation est indispensable : car faire régner la liberté, la justice et la vertu, instaurer les obligations de l’Islam, sur les ruines du paganisme politique et social, mènera à une stabilisation à l’intérieur et à une dignité accrue à l’extérieur.
Sinon : ni Islam … ni paix.

Le siège du mal

Il est des problèmes qui semblent au premier abord très compliqués, alors que la solution réside dans l’intuition naturelle, dans la faculté de déceler les indices, grâce aux normes de la religion. Tel est le cadre de ce second chapitre.

Après la première guerre mondiale, la Société des Nations Unis a été édifiée puis s’effondra. Après la seconde guerre mondiale, les conquérants ont formé l’Organisation des Nations Unis et le Conseil de Sécurité. Puis, les jours ont montré à quel point ces Institutions étaient biaisées, et combien tout ce qu’elles ont commis contre l’humanité n’est que déshonneur et vergogne. Car elles furent édifiées sur l’avidité, le mensonge et l’hypocrisie, sans jamais penser à établir la vérité ou éliminer le mal. Une poignée de pays forts, qui badinent grâce à une clique d’imposteurs, cachant leurs griffes dans des gants de soie, en s’emparant par force des droits des peuples, puis montent à la tribune chanter la justice et la paix internationales ! Et tandis qu’ils glosent, ils préparent d’autres guerres, discutent le dépècement d’autres pays pour usurper leurs biens.

Avidités, mensonges et hypocrisie. Un ensemble de vices que l’Islam a prohibé, mais que le despotisme politique imposa aux peuples musulmans qui sont tombés sous sa domination, avec une préméditation programmée, contraire à l’Islam. C’est alors que les pays musulmans ont connu des dirigeants qui plongent dans l’athéisme, dans le vice et le dévergondage, et qui s’intronisent encore jusqu’à nos jours.

Le nombre d’infractions commises contre l’Islam n’a pas besoin d’un génie pour être énuméré. Mais si nous voulons vraiment combattre la corruption, nous avons à nous cramponner à une évidence sincère : nettoyer le monde musulman du fourvoiement, de la fraude, de la prétention, du vol et de l’arrogance. C’est ce qui permettra d’extirper les racines du despotisme et soulager le monde de ses désastres.

Sous le sous-titre de Nature de la gouvernance absolue, l’auteur aborde les principes de la liberté grâce auxquels l’Islam décida les droits des peuples, et limita le pouvoir des gouvernants. Il serait utile d’expliquer quelques spécifications morales qui délimitent le pouvoir absolue, précise-t-il.

1 – Orgueil de l’individu :
L’orgueil est comme la mécréance que l’on remarque dans certains comportements, puis se développe jusqu’à méconnaître les droits et dédaigner les gens. Là se joignent orgueil et mécréance. Le Qu’rân le dit nettement :
* « Et le jour de la Résurrection tu verras ceux qui ont menti contre Allah leurs visages noircis. N’y a-t-il pas dans la Géhenne une demeure pour les orgueilleux ? » (az-zoumar, 60) ;
* « Votre Dieu est un Dieu unique. Et ceux qui mécroient en la vie Future, leurs cœurs sont dénégateurs et eux sont des orgueilleux (an-nahl, 22, 23).
Et le Prophète (saws) de confirmer ce sens en disant : « N’entre point au Paradis quelqu’un qui aurait dans le cœur un brin d’orgueil ».

2 - Flatterie entre gouvernants et gouvernés :
Telle la mécréance qui pousse dans les bras du paganisme, la flatterie grandit sous la protection de l’orgueil. Là où se trouvent les seigneurs orgueilleux se trouvent les adeptes flatteurs et hypocrites. C’est pourquoi le Qur’ân blâme ces seigneurs et leurs adeptes dans plusieurs Versets, à ne citer que :
* « Et lorsqu’ils se disputent dans le Feu, et que les faibles disent à ceux qui s’enorgueillirent : Nous, nous étions vos suiveurs, pouvez-vous alors nous préserver d’une part du Feu ? Ceux qui s’enorgueillir dirent : Nous y sommes tous. Allah A effectivement jugé entre les serviteurs » (Ghafir, 47, 48).

Lorsque l’Etat est corrompu par le despotisme, et que la nation se corrompe aussi par la même tare, la flatterie devient monnaie courante : l’octroie des gloires à ceux qui aspirent à la fausse distinction, la réalisation de gains à ceux qui cherchent l’intérêt illusoire priment, c’est alors que sont créés les seigneurs et les esclaves.

L’Islam fit la relation entre l’Etat et la Oumma plus pure et plus noble. Le gouvernant est un Imam (Guide), le gouverné suit son exemple, et tous aspirent à l’amour de Dieu en s’éloignant des intérêts personnels. Car le gouvernant musulman n’a pas à s’enorgueillir, mais à accomplir une charge qui lui a été assignée. C’est ce qui ressort de la réponse du Calife Omar lorsqu’il a été élu Chef de la nation : « Si ma conduite est irréprochable, aidez-moi ; si j’agis mal corrigez-moi ».

3 – Prodigalité aux dépens du peuple :
Une des spécificités du pouvoir absolu est la prodigalité du gouvernant et tous ceux qui l’entourent. Le despotisme politique ne fait aucun cas d’où il extirpe l’argent et où il l'implante. Bien plus, nombreux sont ceux qui pensent que les fonds publics sont leur propriété personnelle.

Certains pays pétroliers pensaient que les gisements pétroliers n’appartiennent pas au peuple, et que son immense revenu incombait aux gouvernants. Alors que le Prophète (saws) avait précisé le cinquième du butin, et ce cinquième était rendu au peuple. Ce noble scrupule à l’égard du fonds public fit que le Prophète (saws) a vécu dans la gêne se contentant du stricte nécessaire. Car le Qur’ân précise : « ... Que celui qui est riche s’abstienne, et que celui qui est pauvre en use modérément… » (Les Femmes, 6).

Donnant preuve à l’appui, l’auteur cite le Calife Omar disant : « Je suis allé chez le Prophète (saws), il était assis sur une natte de paille, et me fit signe de m’asseoir. Il ne portait que sa robe (izâr) et rien d’autre. J’ai remarqué les traces de la natte sur son côté, une poignée d’orge, une peau de mouton sur le sol et une peau suspendue… Mes yeux se mouillèrent. Il dit : qu’est-ce qui te fait pleurer, Oh fils de Khattab ? J’ai dit : Prophète d’Allah, comment ne pas pleurer ? Cette natte t’a marquée le côté, ton étagère ne contenant que ce que je vois ? Tandis que Kesra et César plongent dans les fruits – et dans une autre version : sur des lits en or et des draps de soie. Il répondit : Ce sont des gens que leur biens poussent vers leur finale, ils tomberont bientôt ; moi je suis de ceux qui leur biens sont prévus pour la vie Future ».

Et le Cheikh Ghazali de conclure : je n’ambitionne point à ce que nos gouvernants soient de cette extrême endurance à l’égard de la vie publique, ni à ce qu’ils se privent à ce point, mais de ne pas plonger dans le contraire. Cet usage du Prophète s’éclipsa pour laisser la place aux mœurs et usages du pays des Césars. C’est pourquoi viendra le jour où les pays de l’Islam retrouveront les enseignements de leur foi, en ce qui concerne l’humanisme moral de la gouvernance, et la consolidation des limites de la Charia entre peuples et gouvernants.

Consultation et Despotisme


Ce troisième chapitre met en relief le fait qu’il n’y a point de sacralité pour un point de vue. Car nul n’a le droit d’imposer son opinion sur une nation ou de promulguer ses idées en lois selon ses tendances et ses penchants, en faisant fi de l’avis d’autrui. Quelque soit le degré de sa connaissance ou de ses expériences, l’auteur trouve que nul n’a le droit qu’à la discussion libre et à la conviction gratuite. Mettant en relief le fait que si les grands dirigeants despotes ont été balayés malgré leur pouvoir, que dire alors des dirigeants fantoches dans les pays détériorés, épuisés ?

En parlant de la nature de la Consultation, l’auteur montre que c’est une obligation en Islam, à moins qu’il ne s’agisse d’une situation à l’égard de laquelle il y eut une Révélation. Le Prophète (saws) avait l’usage de Consulter ses Compagnons et des fois adoptait leur avis s’il s’avérait juste. Cependant, il est des domaines qui ne sont point matière à discussion, telles les vérités scientifiques, les prescriptions de la religion, les Messagers divins qui essayent d’éliminer les superstitions, ou les grands penseurs.

Les musulmans ont appris de leur religion que la tyrannie d’une personne, déversée sur une nation, est un grand crime. Le gouvernant ne mérite de rester en place s’il ne s’exprime selon la volonté de la nation. Car seule la nation est source de pouvoir : la réalisation de sa volonté est une obligation, la contraindre en est une insubordination.

Evoquant la garantie des libertés, l’auteur signale la caractéristique du rapport entre gouvernant et gouvernés, réglementée par les Constitutions précises et les lois détaillées. Tous les maux que les despotes commettaient autrefois sans crainte, ont été réduits, bien que ces Constitutions ne garantissent pas souvent aux peuples une vie digne et saine, puisque l’injustice peut avoir lieu sous la présence des lois.

Lorsque vint l’Islam, depuis quatorze siècles, alors que le monde était partagé entre une poignée de rois déifiés, il visa à détruire le pouvoir de ces despotes. C’est ce que l’ont voit lorsqu’Allah Donna victoire à Moïse sur Pharaon et ses soldats :
«Combien ont-ils laissé de jardins et de sources, de plantations et de nobles demeures, et de l’aisance dans laquelle ils se réjouissaient ! Ainsi, Nous les Fîmes hériter par d’autre gens. Ni le ciel et la terre les ont pleurés, ni ils n’étaient épargnés » (Al-Dukhān, 25-29).

Si le titre de roi comporte une variété de sens, obligation est faite en Islam de juger en regardant la vérité et non les titres. Car, quelque soit le qualificatif d’un gouvernant absolu et quelques soient les barrières derrière lesquelles il se cache, du moment qu’il est en charge des affaires d’une nation, qu’il peut orienter vers la discorde ou le bon entendement, vers la guerre ou la paix, du moment qu’il peut éliminer celui-ci ou le rapprocher de lui-même, devant Dieu il est responsable des conséquences de ses œuvres. Contre lui s’appliquent les textes du Qur’ân et de la Sunna. Ce que rapporte ‘Oof ebn Malek est bien édifiant : J’ai entendu le Prophète (saws) dire : « Je crains pour ma Oumma de trois actes : l’erreur d’un savant, un gouvernant tyrannique, un caprice que l’on se met à suivre ».

C’est en toute connaissance de cause que Cheikh Ghazali termine ce chapitre en signalant : à part l’Islam, je ne connais aucune religion qui s’attaque aux despotes avec un fouet de torture, qui les dégrade et qui encourage les peuples à se dresser contre eux. Je ne connais aucun réformateur qui ait donné des leçons aux Chefs de pays, qui ait limité leur déchaînement, ou réfréna leur orgueil comme fit le Prophète (saws). Il a brisé les contraintes, libéré les esclaves, posa les règlements qui mènent le gouvernant à suivre la justice, et incita le gouverné à haïr d’être traité injustement.

Religions et libertés

La longue histoire du monde est une suite de combats menés pas les paganismes politiques en cours, ces despotes impies qui détiennent le sort des peuples en abusant pour leur propre intérêt. Et de longue date aussi, les peuples, ces opprimés de la terre, aspirent à leur libération, à la récupération de leurs droits. Mais au Moyen-Orient demeure encore l’obscurantisme du colonialisme, puisqu’en un temps où les paganismes politiques se brisent, les anglais implantent de nouvelles colonisations. Et durant la deuxième guerre mondiale, les Etats-Unis se joignirent à l’Angleterre pour promouvoir une nouvelle imposture, en prétendant combattre pour la réalisation de grands buts humanitaires : liberté d’expression ; liberté de culte ; se libérer de l’indigence ; se libérer de la peur. Mais ce ne fut qu’un leurre.

Puis l’Organisation des Nations Unies a été formée, portant les mêmes mythes. Ceux qui étaient naïfs pensèrent que le mirage devient réalité, surtout après que l’Amérique s’est jointe à la France et à l’Angleterre pour commencer à resserrer l’étau autour de l’Islam. Car depuis que l’Europe s’est emparée de l’Afrique et de l’Asie, ces conquérants planifièrent à maintenir ces deux continents dans un obscurantisme complet. Bien plus, ils ont édifiés leurs fortunes aux dépends de notre pauvreté, leur progrès au dépends ne notre sous-développement, leur vie au dépens de notre mort, assure l’auteur.

Le dédain des peuples de couleur devint le critère, et l’économie occidentale a été formée de sorte que l’Orient devienne le pourvoyeur des matières premières usurpées. Français, Anglais, Américains ne cessent de contrecarrer toute sorte de possibilité au développement en Orient, et ne le permettent que dans la mesure où ils récoltent la grande moisson, mettant en place des gouvernements qui servent leurs avidités et combattent les jeunes générations qui aspirent à la liberté, à la lumière.

L’auteur aborde ensuite l’effort fourni par tous les Prophètes pour libérer leurs peuples, et la réaction des tyrans contre toute tentative de libération des opprimés, dans un long combat entre le bien et le mal, d’après le Texte du Qur’ân, pour s’arrêter un peu plus longuement sur l’exemple de Jésus et celui de Mohammad (saws).

Quelle que soit la foi, elle a besoin de deux pivots indispensable pour donner vie et pouvoir à chaque personne : l’illumination du cœur, et l’éveil de la conscience. Mais les despotes s’imposèrent à la religion : les ordres militaires émanaient de quelqu’un formé par l’illusion, à des personnes qui ne disposent de rien.

L’affaire de la foi, étant affaire de vie et d’éternité, Allah Assigna qu’elle refuse la voie de l’humiliation et Fit qu’elle soit un acte de raison et non un acte mécanique. Même si les Prophètes ont eut à affronter la dénégation, et que leur peuples se dressèrent contre eux, cela n’empêche que l’opprobre retomba sur les despotes. C’est pourquoi le Prophète Mohammad (saws) contacta les rois de son époque pour les inviter à la Foi d’Allah, le Dieu Unique, en leur faisant assumer la responsabilité de leur peuple face au Créateur.

* *
En des jours assombris par le despotisme Allah Envoya Jésus, fils de Marie, comme Messager, d’une noble douceur de sentiment, compatissant avec les pauvres, les opprimés, les nécessiteux, précise l’auteur, alors que le judaïsme se détériorait entre les mains de ses adeptes et leur Rabbins. Les enseignements de Jésus furent brûlés, ses adeptes tués ou exilés. Ce n’est qu’après un siècle qu’ils purent se rassembler, malgré les entraves qui leur barraient le chemin. La propagation de la mort de Jésus et sa résurrection inventée devint un ferme crédo, les écrits qui renfermaient son évangile disparurent, puis vinrent des gens qui composèrent ou fraudèrent des biographies de leur mémoires. Ces écrits inventés furent imposés et devinrent ce qu’on nomme depuis "les Evangiles".

D'ailleurs le Qur'ân décrit explicitement toute sorte de fraudes ou de contrefaçons commises dans les Textes bibliques à travers les âges :
"Et comme ils ont rompu leur Alliance, Nous les Maudîmes et Nous Endurcîmes leurs cœurs : ils altèrent les mots de leur place, et oublièrent une part de ce qui leur fut rappelé. Et tu continues à constater quelque trahison de leur part, sauf très peu d'entre eux" (An-nissa, 13).
"Vous attendez-vous donc à ce qu'ils vous croient, alors qu'un groupe d'entre eux : ils entendaient les paroles d'Allah puis les falsifiaient après les avoir raisonnées, en le sachant ? " (Al-baqara, 75)

Cela veut-il dire que le christianisme reprit son chemin ? Loin de là. Le christianisme primitif se volatilisa dans les flammes des despotes, et lorsque ce titre revint à la vie il ne représentait plus une religion révélée, mais ce que philosophes et prêtres de l’Egypte Ancienne et de l’Inde disaient, puisque le monothéisme simple devint une trinité compliquée, incompréhensible et imposée.

* *
La liberté de la raison est un des pivots de la Da’wa, de l’invitation à l’Islam, un critère de la justesse du labeur humain, qui mérite récompense ou châtiment. Et fit du vraie yaqîn (la foi foncièrement solide et inébranlable), le résultat de la contemplation profonde du monde et du Qur’ân. C’est à juste titre que ce Livre Révélé et invariable considère les mécréants comme des bêtes de somme qui bloquèrent leur raison et leur sens à son Message. Le Qur’ân met en relief l’importance de la liberté de la raison, élément qui ne se trouvait point dans les anciennes religions ou les religions précédant sa Révélation.

A signaler que si les miracles des Prophètes qui précédèrent Mohammad (saws) étaient des prodiges, que la raison accepte à force de contraintes, le miracle de Mohammad, ultime Messager, est un Livre qui s’adresse directement à la raison, sans la moindre contrainte. C'est sans nulle ambiguïté qu'il dit :
« Nulle contrainte en la religion. La droiture a été distincte de l’égarement. Celui qui mécroira au Taghût et croira en Allah s’est cramponné, en fait, à l’anse la plus solide qui ne connaît point de rupture. Allah est Omni-Audient, Tout-Scient » (al-baqara, 256).

Car quelle que soit la nature des gens, leur calibre ou leurs expériences, le premier pivot de la religiosité demeure la liberté de la raison et de la volonté. La méthode première des Prophètes étant d’éduquer les nations par la persuasion et l’amour. Telle fut la méthode du Prophète Mohammad (saws), ce modeste analphabète qui se rapiéçait lui-même la semelle de ses sandales. Si le corps n’est plus, son âme et la Religion qu’il annonça demeurent, la bannière flottant vaillamment.

Et le Cheikh de conclure ici : Il y a deux siècles, un grand responsable anglais regardant au loin par la fenêtre de son palais à Londres, pointa l’Orient et demanda à son ami : penses-tu que l’Orient mourra ?! Il lui répondit : Jamais … son âme le préserve. Certes, l’âme de Mohammad (saws) et non son épée, son âme, que les propos séditieux des orientalistes, des fraudeurs, des menteurs, des ennemis de l’Islam, ne pourront jamais toucher ou avilir.

Le Combat


L’auteur commence ce cinquième chapitre en montrant la différence de comportement à travers l’exemple d’un combat bien incrusté dans l’histoire, entre chrétiens, dont le précepte est de tourner l’autre joue s’il sont souffletés, et musulmans, diabolisés et accusés de terrorisme, à savoir : Les Croisades du Moyen-âge. Lorsque les croisés pénétrèrent à Jérusalem, ils égorgèrent 70.000 habitants, puis leur chef écrit au Pape lui annoncer que les sabots de leurs chevaux pataugeaient dans une mare de sang des musulmans… Mais lorsque les musulmans, sous l’égide de Salah Eddine (Saladin !) récupérèrent la ville et annoncèrent une amnistie générale, ils permirent à leurs ennemis de quitter sains et saufs. L’Europe, toute reconnaissante, ajoute sarcastiquement le Cheikh Ghazali, nous a rendu cette générosité en implantant un ramassis de juifs, de toute la terre, en Palestine, déracinant impunément le peuple Palestinien en usurpant sa Terre.

C'est pourquoi il aborde le thème du Jihad en Islam, pour montrer qu'il consiste essentiellement à repousser l’agression. Il est nettement dit :
« Combattez pour la cause d’Allah, ceux qui vous combattent et n’agressez point, car Allah n’Aime point les agresseurs, et tuez-les où vous les saisissez, expulsez-les de là où ils vous ont expulsés » (al-baqara, 190,191).
En fait, le musulman n’a pas le droit d’attaquer, de commencer une agression, et s’il doit répondre à une attaque, la réplique ne doit jamais dépasser le degré de l’agression est-il dit :
« Quiconque alors vous agresse, agressez-le dans la mesure de son agression contre vous. Craignez Allah et sachez qu’Allah Est avec ceux qui craignent » (al-baqara, 194).
« Et s’ils s’inclinent vers la paix, incline-toi aussi et fie-toi à Allah. Il Est, Lui, l’Omni-Audient, le Tout-Scient » (al-anfâl, 61).

L’Islam, comme il prescrit que le combat soit pour repousser une agression, prévoit qu’il faut se prémunir contre la sédition, et échafaude sa doctrine du Jihad sur l’idée de « Nul contrainte en la religion », car la contrainte ne constitue jamais une foi. C’est pourquoi le Prophète a la mission de rappeler seulement :
« Rappelle donc, tu n’es qu’un rappeleur : tu n’es pas un dominateur pour eux » (al-ghachia, 21, 22).

L’Esclavage


L’esclavage, sur l’épaule duquel s’éleva la civilisation Romaine, Grecque, Perse ou autre, continuait à se déplacer entre l’Orient et l’Occident jusqu’au début du siècle dernier. Cette tare sociale, la religion ne la reconnaît point, et les Prophètes Jésus et Mohammad (saws) ne l’admettaient pas, bien que les palais de ceux qui gouvernèrent, au nom de ces deux Prophètes, regorgeaient de ces opprimés.

Il est étonnant de voir, précise l’auteur, combien une jeunesse formée à la culture occidentale, impute à l’Islam cette imperfection d’esclavagisme, sous toutes ses formes, et reporte à l’Occident seul le mérite d’avoir mis fin à l’esclavage !

Avec courage, El Ghazali ne nie point la part qu’assument quelques musulmans, qui rabaissèrent les enseignements de leur religion jusqu’à l’abjection. Mais c’est avec raison qu’il met ce crime à sa juste place, et signale en passant, que la guerre entre le Nord et le Sud, en Amérique, éclata pour mettre fin à l’esclavage qui ternissait la face de ce continent. Et là d’ajouter : L’Islam faisait-il part de l’esclavage en Amérique ?!

Quand vint l’Islam, l’esclavage était un des pivots de la vie économique et sociale dans le monde. Ses causes et ses raisons dépendaient des concupiscences et des orgies des forces gouvernantes. Inutile d’ajouter que le Qur’ân est le seul Texte divin qui incite à l’élimination de cette défectuosité sociale, à libérer ces opprimés, malgré la difficulté que cela représente au propriétaire de l'esclave :
« Il n’a pas affronté l’obstacle. Et que sais-tu qu’est-ce que l’obstacle ? C’est l’affranchissement d’un esclave, ou bien nourrir en un jour de famine, un orphelin d’une certaine parenté, ou un miséreux en grande nécessité » (al-balad, 11-15).

En fait, il n’y a aucun texte, ni dans le Qur’ân ni dans la Sunna du Prophète (saws) qui ordonne ou permet l’esclavage. Par contre, on trouve des centaines de textes qui appellent à les traiter humainement, à les instruire, et incitent à leur émancipation. Il est à noter que l’Islam ordonne la libération des serfs ou des esclaves, surtout si ceux-ci le désirent :
« ...Et ceux qui demandent l’affranchissement par écrit, si vous trouvez du bien en eux, et donnez-leur des biens qu’Allah vous A Donnés. Et ne contraignez pas vos filles esclaves à la prostitution, quand elles désirent la continence, pour vous procurer les vanités terrestre. Et quiconque les contraint, alors Allah, après qu’elles avaient été contraintes, Est Absoluteur, Miséricordieux » (an-nûr, 33).

Une des vérités à mettre en lumière est que l’Islam établit ses dogmes et ses principes de sorte que tous les êtres humains jouissent d’un degré égal de liberté et de droits, et prohibe de porter atteinte ou d’agresser la liberté d’autrui. L’Islam n’a point fait de l’esclavage un sixième à ses cinq piliers, mais bien au contraire, il vise à assainir le monde, à le délivrer des tumeurs du despotisme, afin que la pensée libre puisse pénétrer tous les domaines.

Rayons de liberté

La nature du bien est la clarté d'agir librement, quant à la nature du mal c'est le mystère louche et l'ambiguïté. L'homme franc ne craint rien si jamais ses actes sont rendus publiques, tandis que le malveillant fera tout pour cacher des coins d'ombre de sa vie ou de ses actes. Même remarque pour les gouvernants. C'est pourquoi le despotisme politique, en tout temps et en tout lieu répugne la liberté de critique. Cette liberté qui est une des caractéristiques de l'Islam, qui consiste à entraver les recoins du despotisme. Bien plus, il fit de la critique et de la guidance une obligation qui suit la foi :
"Vous étiez la meilleur communauté produite pour les hommes : vous commandez le bon usage, vous interdisez le répréhensible, et vous croyez en Allah" (al-Imran, 110).

D'un autre coté, on ne peu ignorer la relation entre l'individu et la communauté où il vit, ni ignorer la réciprocité entre l'individu et son environnement. S'entre recommander la vérité et la patience, au profond sens du terme, est un des pivots de la prospérité :
"Certes, l'être humain est sûrement en perdition : sauf ceux qui devinrent croyants et ont les œuvres méritoires, et se conseillent la vérité, et se conseillent la persévérance" (al-'asr 2,3).
Le musulman a l'obligation d'éviter de conseiller le mal, et de conseiller le bien, de assainir la société de ses dépravations. Son message sur Terre n'est seulement pas sa personne mais toute la société :
"Le croyant et la croyante sont protecteurs les uns des autres. Ils commandent le convenable et interdisent le répréhensible, accomplissent la prière, s'acquittent de la Zakât, obéissent à Allah et à son Messager. Ceux-là, Allah leur Fera Miséricorde. Certes, Allah Est Invincible, Sage" (at-tawba, 71).
Cette position s'applique et se professe sous le critère précis que dicte le Prophète (saws) : "Le musulman est le frère du musulman, ni il lui est injuste, ni il le trahit". C'est pourquoi l'Islam prescrit trois principes qui se complètent : Refouler l'injuste ; Prendre la défense de l'opprimé ; Inciter autrui à participer au refoulement de l'agression et de la fraude.

La fonction de tout gouvernement d'un pays musulman est d'être gardien de la foi, d'établir la justice, de veiller aux intérêts de la société. Si ce gouvernement penche vers l'abus, il est du devoir des peuples de le ramener au juste chemin ; s'il porte atteinte à la foi, plonge dans l'athéisme et l'injustice, il est nécessaire de le destituer de ses fonctions. Car se jouer des intérêts de la communauté et une odieuse catastrophe, prendre leur défense est une vraie obligation.

C'est pourquoi le Qur'ân insiste en plusieurs Versets à prémunir les musulmans de ne point fléchir à la tentation des dénégateurs :
"O vous qui devîntes croyants, si vous obéissez à ceux qui devinrent mécréants, ils vous feront retourner sur vos pas, alors vous deviendrez des perdus " (al-Imran, 149). Et le Prophète (saws) de mettre en garde : "La pierre meulière de l'Islam tourne, tournez donc avec l'Islam où il se dirige. A savoir : le Qur'ân et le gouvernant se sépareront, ne vous séparez point du Livre. Vous aurez des gouvernants dévoyeurs, qui réalisent pour eux-mêmes ce qu'ils ne font point pour vous ; si vous leur obéissez ils vous égarent, et si vous leur désobéissez ils vous tuent".

A ceux qui se demandent que faire ? Le Prophète (saws) répond : "Une mort dans l'allégeance d'Allah est meilleur qu'une vie dans la désobéissance d'Allah". Dire la vérité, l'implanter dans une société est une politique qui ne doit jamais s'éloigner de l'esprit des imams et des réformateurs, assure Cheikh Ghazali.

Leçons du passé

Dans ce huitième et dernier chapitre, cheikh al Ghazali fait la synthèse de son œuvre en montrant comment l'islam est une croyance et un système, une croyance qui vivifie le cœur, et un système qui dirige la communauté. Passant en revue les différents régimes politiques qu'a connu l'application de l'Islam, il précise que le travail de la foi n'est pas seulement d'amender l'âme et de constituer l'être accompli, mais c'est un pivot profondément ancré autour duquel se greffe le système social, et l'intégrité de la gouvernance.

Veiller à l'éducation musulmane d'un être est une charge multi fonctionnelle : charge qui comprend : la rectitude personnelle, l'éveil de la conscience, l'esprit de fidélité sociale, l'élément de dévouement pour la réalisation du message divin.

Le gouvernement n'est considéré musulman que s'il établit le système prôné par l'islam pour consolider la foi qui donne vie, chaleur et prospérité au système de la communauté. Autant le gouvernement s'applique à cette charge, autant cela représente son rapprochement ou son éloignement de l'Islam. Nous regardons les Lois que l'Islam a Révélé dans le Qur'ân et la Sunna du Prophète (saws), dit le cheikh, comme un critère d'après lequel est évalué tout gouvernement. S'il les accomplit c'est un bon exemple, s'il manque à cette charge c'est un abuseur, un traître ou un apostat.

Cheikh Ghazali résume les principes fondamentaux et culturaux de l'Islam, tel que les a précisés l'Imam Hassan el Banna, où l'on trouvera les thèmes suivants :
"Le principe de la Divinité Unique ; la sublimation des instincts ; l'édiction de la loi concernant la rétribution et le châtiment ; l'établissement de la fraternité entre le gens ; relever le niveau de l'homme et de la femme en établissant la solidarité et l'égalité et en précisant la mission de chacun d'entre eux ; sécuriser la société en édictant le droit à la vie, à la propriété, au travail, à la santé, à la liberté, à l'enseignement et à la sécurité pour chaque personne, en délimitant les moyens de revenu ; contrôle des deux instincts : préservation de l'être et perpétuation de l'espèce, en régularisant les requêtes de nutrition et de progéniture ; la sévérité pour combattre les crimes capitaux ; assurer l'unité de la nation en éliminant toute sorte de discrimination ; imposer le Jihad pour assurer les principes de justice prônés par ce système ; considérer l'Etat comme représentant de l'idée, veillant à sa protection, et responsable de sa réalisation pour le bien de toute la communauté.

A quoi el Ghazali ne manque pas d'ajouter ce que le martyr Imam el Banna avait mentionné, des obligations que l'Islam a édicté, pour consolider la communauté :
"La prière, le repentir et l'amende honorable ; le jeûne, l'abstinence et l'austérité ; s'acquitter de la zakat et faire le bien ; accomplir le Hajj, voyager et contempler la nature ; honorer le travail ; se prémunir de connaissance, d'études, de moralité ; encourager la solidarité sociale et le bon entendement entre le gouvernant et les gouvernés.

Conclusion

Dans sa conclusion, Ghazali aborde l'attitude de l'Occident par rapport à l'Islam. Si 14 siècles s'écoulèrent depuis la Révélation de l'Islam, durant les dix premiers le niveau culturel et économique des musulmans était de loin supérieur aux occidentaux. Cela revient à la nature de la religion et non à celle des gouvernants. Mais de nos jours, il n'y a pas un seul pays où les sources et les ramifications de la gouvernance reviennent à l'Islam.

La djahiliya fut de retour lorsque l'Occident s'empara de notre immense patrimoine et nous mit à pieds d'égalité avec ceux qui n'ont point de religion et peut-être un peu moins. La colonisation qu'a mené et mène l'Occident vise à l'appauvrissement des peuples, à l'usurpation des matières premières, à la création de systèmes fiscaux compliqués et déloyaux pour maintenir l'économie des pays conquis sous son emprise ; à priver les nations de leur liberté, de leur droits, de leur dignité et de leur éducation, les maintenant dans une condition subalterne, en réprimant toute tentative d'indépendance.

Et pour terminer il assure qu'incontestablement l'Europe et l'Amérique haïssent l'Islam, ses adeptes et leur langue. C'est pourquoi ils chantèrent à l'unisson avec le Sionisme et les Croisés pour éliminer cette religion, en faisant un recrutement général contre l'Islam et les musulmans.

A nous de choisir de vivre, dit-il, entre la servilité et son emprise, ou le retour invincible à la religion pure d'Allah.

 

Dr.Zeinab
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