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Le jour enroulant la nuit

La terre comme l’œuf de l’autruche
Nombreux sont les sites et les
écrivassiers enrégimentés pour traquer et diaboliser non seulement
l’Islam et les musulmans, mais aussi et surtout le Qur’ān. La pauvre
fourmilière vaticane ne cesse de fournir de nouveaux écrivassons pour
mener ce combat, basé sur un manque de probité sans pareil, afin
d’éliminer Islam et musulmans, décrédibiliser le Qur’ān et lui imposer
toutes les tares de la Bible. L’équation est drôlement ridicule, puisque
d’un côté on a une Bible manipulée, qui regorge de corruptions,
d’altérations, d’interpolations et des omissions, au point de ne rien
trouver des textes originaux, absolument rien ; de l’autre, un Texte
Révélé, qui n’a point subi le moindre remaniement : Un Texte d’un
caractère inimitable, désarmant et miraculeux…
Pour démontrer l’infaillibilité de ce Texte Révélé, dans le domaine
scientifique, il va falloir présenter quelques 800 Versets qui
concernent la Science, ce qui est, de facto, impossible dans un modeste
article, puisqu’il faut en même temps tenir compte de tous les exégètes,
des différents aspects linguistiques, pour ne rien dire de la difficulté
de la traduction, dans le sens où l’étendue de la langue arabe dépasse
de loin celle de la langue française. Un seul exemple servira à
démontrer la perspicacité de ce Texte :
« Et la terre, après cela, Il l’A arrondi comme l’œuf » (S 79 : V 30).
Le Qur’ān :
Est-il lieu de dire à quel point la documentation du Texte Qur’anique
est minutieusement fixée, notée avec une exactitude extrême, qu’il est
impossible de lui imposer la moindre manipulation ? A ne citer à titre
d’exemples : le nombre des Suwar est 114 ; celui des Versets est 6236 ;
ses mots 77439 ; le nombre de racines 1790. Le "Grand Lissan Al-Arab"
comprend quatre-vingt mille racines, ce qui démontre l’immense étendue
de la langue arabe, dont le Qur’ān n’a utilisé que 2,2 % de ses racines
! Ce phénomène à lui seul tient du miracle. A quoi s’ajoutent : 1622
mots ne figurant qu’une seule fois, le nom d’Allah et ses diverses
conjugaisons : 2702 fois. Le Verset le plus long : concernant la dette,
S 2 : V 282 ; le plus court, S 74 : V 21. Le mot le plus long
"ليستحلفنّهم"
S 24 : V 55. La moitié du texte qur’anique est marquée par la lettre
f ف
du mot "وليتلطّف"
(V 18 : 19).
La forme concernant la
symétrie numérale d’un terme et son contraire, est un autre aspect de la
juste mesure : le mot "vie" parait 145 fois, celui de la "mort" de
même ; le "Paradis" 77 fois, la "Géhenne" de même ; le "monde" 115,
l’"au-delà", de même.
La précision du Qur’ān révèle les nouvelles données de la science
moderne. A titre d’exemple aussi, le jour en arabe veut dire "yawm", pl.
"ayyam". Le Verset disant : « Votre Seigneur est Dieu, qui créa
les cieux et la terre en six jours ». Puis Dit ailleurs : « … dans un
jour valant mille de ce que vous comptez » (S 32 : V 5), puis ailleurs
« … 50000 ans », (S 70 : V 4). Cela n’est point une contradiction,
puisque d’après le contexte du Verset, cela prouve la variabilité et la
relativité précise du temps. Une journée est une période de temps qui
peut être mise en unité dans une périodicité quelconque. Ainsi, les six
jours de la Création deviennent des Périodes ou des Âges. C’est un
concept nouveau que de dire 1 jour de terre = X jours de la planète
mars. C’est pourquoi le Qur’ān nous oblige, pour la traduction, de
prendre en considération ses propres énoncés d’abord, ceux de la langue
arabe, ceux des dictionnaires, puis ceux des exégètes. Car là, le choix
personnel peut dévier, tel qu’on le voit surtout dans les traductions
des orientalistes ou leurs élèves.
Ce n’est pas sans raison que Maurice Bucaille précise, dans
l’avant-propos de son ouvrage intitulé "La Bible, le Coran et la
Science", que : "Le Coran contient la parole de Dieu, à l’exclusion de
tout apport humain. La possession de manuscrits du premier siècle de
l’ère Islamique authentifie le texte actuel". En parlant du Qur’ān et de
la science moderne, il précise les cinq points essentiels sur lesquels
ce Texte Divin nous renseigne à propos de la Création : Existence de
six périodes pour la création en général ; Intrication des phases de la
création des cieux et de celles de la création de la terre ; Création de
l’univers à partir d’une masse initiale unique formant un bloc qui se
séparera par la suite ; Pluralité des cieux et des terres ; Existence
d’une création intermédiaire « entre cieux et terre » ! (p. 144).
Et d’assurer dans la conclusion : que toutes les données de la Bible ne
tiennent point face à la science, et toutes les données du Coran sont
prouvées par la science. En fait, le Qur’ān ne contient aucune
contradiction par rapport à la science, ne laisse aucune place aux
fausses idées mythologiques de l’époque de sa Révélation, contient des
informations scientifiques à peine découvertes à l’époque moderne. Aucun
des Versets du Qur’ān décrivant des phénomènes naturels ne contredit ce
que les découvertes récentes de la science nous ont appris avec
certitude.
La traduction :
Il est des critiques, même parmi ceux qui ont traduit le Qur’ān, qui
s’évertuent, en général, à chercher des "fautes" dans le texte du Qur’ān,
pour dire qu’il n’est point divinement Révélé, et prennent comme
exemple, entre autres, le Verset disant : "والأرض
بعد ذلك دحاها" (S 79 :
V 30), que j’ai traduit par : « Et la terre, après cela, Il l’A arrondi
comme l’œuf » ! Il est vrai que le mot “بيضة"
(œuf) n’existe pas textuellement dans ce Verset dans le Texte arabe,
mais il fait partie des dérivés de ce vocable. Le sens s’impose
foncièrement lorsqu’on tient compte : de tous ce que disent les
différents Versets du Qur’ān concernant le sujet de la Création de la
Terre et la sphéricité de la terre ; de tout ce que les différents
dictionnaires de la langue arabe disent ; et enfin de tout ce que les
exégètes ont dit et disent sur le même mot et le même sujet. A noter,
que la langue arabe, malgré son immense étendue comprend aussi, comme
toutes les langues, des mots qui ont plusieurs sens. C’est le contexte
qui aide à choisir un sens déterminé.
Dans le Qur’ān, le sujet de la formation de la Terre et des Cieux est
abordé clairement : des Versets qui concernent le procédé de la Création
en général, la formation de la Terre, des Cieux et des Astres. En ce qui
concerne la Sūrah qui renferme ce Verset, pris en exemple, ce passage
fait en quelques lignes un stupéfiant raccourci de la Création (S 79 : V
27-33) :
"Êtes-vous plus difficiles à créer ou le Ciel ? Il l’A Construit ! Il A
Élevé ses hauteurs, et Il l’A Parfait, et Il en A Obscurci la nuit, et
Fit Sortir la clarté de son jour. Et la terre après cela, Il l’A
Arrondie comme l’œuf. Il en Fit Sortir ses eaux et ses pâturages, et les
montagnes, Il les A solidement Fixées. Jouissance pour vous et pour
votre bétail".
Les dictionnaires disent
:
En ce qui concerne les mots "دحاها"
(Dahaha), et "طحاها"
(Tahaha)
1 - (Dahha) ""دحّ =
donner une claque ; élargir ; étendre ; dilater ; enfuir dans le sol.
(Daha) "دحا"
=
rouler une miche de
pain ; rouler une pâte ; aplanir ; déplacer.
(Dehya) "دحية"
= un œuf ; (Al-adha) "الأدحى"
= le creux que l’autruche fait pour déposer ses œufs ; maison lunaire ;
(al-Dehya) "الدحية"
= le chef ; le supérieur d’un groupe ; une danse ancienne chez les
arabes ;
(al-Dâh)"الداح"
=
bracelet tressé.
2 – (al-Tahw) "الطحو"
= lancer d’en haut en roulant.
(Taha) "طحا"
= étendre à plat comme un tapis ; terrain plat ; plaine.
El-Râzi, Ebn Hazm, ebn Al-Qayyem Al-Jowzeyya et autres exégètes disent
qu’étendre la terre, c’est l’aplanir à l’infini, qu’Allah fit son volume
immense, de sorte qu’on ne peut voir sa fin, et qu’une balle,
lorsqu’elle est immense, chaque partie de sa surface est une surface
plane.
Tel qu’on l’a vu plus haut, le mot œuf est un des sens du mot "دحية",
pl. "دحّ"
(Dehya, pl. Dahh) et "دحا" :
rouler ; rouler comme une miche de pain. Tenant compte de tous les
Versets qui abordent ou font allusion à la sphéricité de la terre, il
était normal que je choisisse le mot « œuf » pour ma traduction,
puisqu’il représente exactement la forme décrite. D’un autre côté,
jusqu’à nos jours, à la campagne en Haute Egypte, on dit "Dehya" pour
l’œuf, et "Dahh" au pluriel, et c’est le plus
usité. C’est un emploi qui n’a point disparu. Si les autres traducteurs
n’ont pas opté pour le mot « œuf », ce n’est pas ma faute ou une raison
pour dévaluer mon choix dont j’assume responsabilité, étant la première
à l’avoir appliqué.
Plusieurs Versets abordent l’univers, parlent de la sphéricité de la
terre, sans mentionner la rotondité, tellement elle est clairement
sous-entendue : « N’as-tu donc pas vu qu’Allah Fait pénétrer la nuit
dans le jour et Fait pénétrer le jour dans la nuit, et A Assujetti le
soleil et la lune, chacun d’eux vogue jusqu’à un terme fixé, et qu’Allah
Est Omniconnaissant ce que vous faites ? » (S 31 : V29) ; « Et un signe
pour eux : la nuit, Nous en Retirons le jour, et les voilà dans les
Ténèbres. » (36 : 37) ; « Et c’est Lui qui Etendit la terre et y
Implanta des montagnes solidement fixées et des fleuves. Et de tous les
fruits Il Fit deux couples contraires, et Fit que le jour recouvre la
nuit. Certes, il y a en cela des Signes pour des gens qui méditent »
(13 : 3) ; « Allah Interchange la nuit et le jour. Il y a sûrement en
cela une leçon à méditer pour les doués de clairvoyance » (24 : 44).
Dans d’autres Versets la forme sphérique de la terre est plus nette,
grâce au verbe employé : « Il Créa les Cieux et la terre en toute
vérité. Il enroule la nuit sur le jour et Enroule le jour sur la nuit,
et Il A Assujetti le soleil et la lune, chacun d’eux vogue jusqu’à un
terme fixé » (39 : 5). Des fois c’est l’ascension oblique qui est
décrite, "يعرُج"
: « Il Sait ce qui s’enfonce dans la terre et ce qui en sort, ce
qui descend du ciel et ce qui y ascensionne obliquement. Il Est le
Miséricordieux, l’Absoluteur » (34 : 2) ; « Et même si Nous leur
Ouvrions une porte du ciel, à travers laquelle ils ne cesseraient
d’effectuer une ascension oblique, » (15 : 14). « Les Anges et l’Esprit
ascensionnent obliquement vers Lui, en un jour dont la durée est de
cinquante mille ans » (70 : 4).
Faire pénétrer, introduire, avancer, recouvrir, retirer ou interchanger
sont des verbes qui nécessitent une certaine durée de temps pour être
réalisés. Si la terre était tout à fait plate il aurait fallu mettre un
verbe et son contraire, comme allumer/éteindre, dont la réaction se
répand sur toute l’étendue de la terre en une fraction de temps. Mais
tous ces verbes qui nécessitent une certaine durée pour être accomplis
prouvent la forme sphérique de la terre. De même les verbes enrouler,
c’est envelopper dans quelque chose qu’on roule autour ; monter
obliquement, veut dire monter en ligne courbe et non en ligne droite. Si
la terre était rien que plate, l’emploi de ces verbes n’aurait pas de
sens.
La seule surface qu’on puisse étendre, aplanir, et marcher dessus
dans toutes les directions, de n’importe quel point, sans cogner ni
tomber à sa fin, c’est la surface d’un globe. Outre la précision de
la description, tous ces mouvements n’ont lieu que si la terre était
sphérique et tournait, que ce soit sur son pivot pour marquer le jour,
ou autour du soleil, pour marquer une année, comme il est dit ailleurs
dans le Qur’ān. Il est prouvé de nos jours qu’il y a une différence de
43 km entre la longueur pôle-pôle et celle de l’équateur. Ce qui fait
que la terre est ovale.
Un peu d’Histoire :
La science moderne en Europe est née dans le premier tiers du XVIIe s.
De la condamnation de Galilée en 1633 par l’Inquisition, qui maintenait
et défendait que la surface de la terre était plate et carrée (Ez. 7 :
2), jusqu’en 1982, quand Jean-Paul II exprima les regrets de l’Eglise à
propos de l’"affaire", trois siècle et demi s’écoulèrent pendant
lesquelles l’Eglise a perdu peu à peu tout contrôle sur l’évolution des
sciences car elle refuse de s’adapter aux nouvelles théories.
Est-il lieu d’ajouter que pendant ces siècles où l’Europe plongeait dans
l’obscurité scientifique,
elle n'a connu le patrimoine
grec que grâce à l'effort gigantesque des savants musulmans, qui ont
traduit et développé tous les domaines de l'héritage grec, puis
l'héritage grec a été traduit de l'arabe vers le latin. C'est cette
présence charnière de huit siècles, qu'une attitude peu voyante et
nullement reconnaissante, essaye d'escamoter et d’extirper ... N’est-il
pas plus correct et plus loyal de lire le Qur’ān dans la seule
perspective de le comprendre, de saisir le sens des données Divines dans
toute leur ampleur, surtout après avoir bafoué et anéanti le sens des
deux précédentes révélations ?
Et pour terminer, je cite quelqu’un d’honnête, un historien qui ose dire
la vérité sans parti pris :
"Quelle que soit la façon dont on juge l'influence musulmane, quelques
violentes qu'aient été les réactions contre elle et la façon de s'en
débarrasser, on ne peut le nier : l'Europe ne serait pas exactement ce
qu'elle est si elle n'avait pas connus l'Islam. Il appartient à son
patrimoine. Rechercher les vestiges de l’Islam en Europe, c’est,
recherchant autrui, se rechercher aussi un peu soi-même", écrit
Jean-Paul Roux, dans la préface de : « L'Islam en Europe » …
Zeinab Abdelaziz
17 septembre 2016
القرآن : إعجاز علمي